DIX-NEUVIEME JOUR - 04/12/2017.
Aujourd'hui il pleut à Sydney. Que peut-on faire sous ce temps ? Nous posons la question à plusieurs locaux et expatriés. Leur réponse : Rien ! Regarder un film ou picoler. Nous restons donc à l'auberge de jeunesse, en compagnie de belles araignées, quasi la taille d'une main, meilleures amies de Laurène. Nous travaillons sur notre futur périple en van et contactons les vignobles.
A 18h30, nous avons rendez-vous avec Lucie, exportatrice de vins Français en Australie. Nous bravons le tonnerre et allons à sa rencontre dans un bar Français "Hubert", ambiance tamisée et cabaret. Nous parlons de tout, du vin, des habitudes de vie, de la culture australienne... Il faut savoir que le vin, l'alcool en général, est très couteux en Australie. Difficile de trouver une bouteille de vin à moins de 10$ en liquor store. Et oui, en plus de ça, les liquor stores ont le monopole sur le marché. L'alcool n'est vendu nul part ailleurs et surtout pas en supermarché et la carte d'identité est automatiquement demandée pour toutes les personnes présentes dans le liquor store. Malgré tout cela, l'alcool fait pourtant bien parti des coutumes de ce pays. Nous goutons des Sauvignons blancs et des Shiraz. Nous regagnons ensuite notre auberge de jeunesse pour notre dernière nuit.
Info Visa : Ah oui, Lucie nous a aussi appris que l'obtention d'un visa de travail en Australie, c'est une vraie galère. Il faut passer des tests d'anglais, prouver que la personne est indispensable à l'entreprise etc. Compliqué ...
VINGTIEME JOUR - 05/12/2017.
A 10h, nous quittons l'auberge de jeunesse, sac sur le dos et sur le ventre et chargées comme des mules, nous rejoignons un hôtel dans le centre de Sydney. Monsieur Bonassi lui même est en voyage d'affaires à Sydney. Coïncidence formidable pour notre petite Alice heureuse de retrouver son papa pendant 3 jours. Nous logeons donc avec lui.
A 14h30, nous avons rendez-vous avec Thomas et Vincent, fondateurs de "Frenchies", restaurant bistronomique où leur bière est brassée sur place. Après une longue marche, nous arrivons à destination. Nous sommes accueillies à bras ouvert et avons le droit à une dégustation des différentes bières qu'ils produisent, ainsi qu'à une visite des cuves et explications du processus de fabrication de la bière. Après-midi passionnant durant lequel nous avons la chance de changer un peu de domaine et de découvrir le monde de la bière.
Nous rentrons ensuite à l'hôtel pour retrouver Guy qui nous rejoint enfin. En compagnie de ses deux collaborateurs, Guy nous emmène diner dans le centre de Sydney où nous passons une soirée très sympa !
VINGT-ET-UNIEME JOUR - 06/12/2017.
Ce matin, réveil très matinal pour Alice Bonassi & Laurène ! Quand le PSG joue, l'heure ne compte pas, surtout en Champions League contre le Bayern. On a perdu certes mais on reste premier de notre poule et qualifié ! (On apprendra bien plus tard que notre adversaire redoutable sera le Real...)
Cela va bientôt faire une semaine que nous sommes à Sydney sans n'être jamais allez voir l'Opéra. Quelle honte ! Nous quittons Sydney dans 2 jours, il serait temps d'y aller.
Nous décidons donc d'entamer une promenade pour y arriver. En passant par le Downtown Sydney, le jardin Botanique (où nous apprenons la mort de Johnny Hallyday : Laurène va avoir beaucoup de mal à s'en remettre... RIP JOHNNY !) et le front de mer, nous arrivons finalement devant ce spectacle architectural. Aussi impressionnant que dans les films ou sur les cartes postales nous en prenons plein les yeux sous un soleil des plus radieux. Nous en faisons le tour et continuons notre balade pour aller visiter le vieux quartier de Sydney aka "The Rocks". En chemin, une pluie torrentielle s'abat sur nous, nous obligeant à rentrer à l'hôtel.
Nous nous préparons donc pour le dîner où nous sommes conviées dans un restaurant Australien, Le "Rockpool Bar & Grill", connu pour sa carte des vins : un roman à lire en plusieurs jours ! Nous avons la chance de rencontrer des collaborateurs de Guy qui nous donnent beaucoup de bons conseils pour la suite de notre périple (notamment comment tuer un serpent !) Le repas s'achevant, nous prenons la direction du 47ème étage d'une des tours pour un dernier verre au "O Bar". Nous arrivons en haut et là, petit moment de stress pour Mademoiselle Bonassi. Étant au 47ème étage d'une tour qui tourne sur elle même afin d'offrir une vue imprenable sur tout Sydney sans avoir besoin de bouger de son fauteuil, le vertige la gagne !
Après un cocktail elle va beaucoup mieux et nous prenons la direction de l'hôtel pour une bonne nuit de sommeil.
VINGT DEUXIEME JOUR - 07/12/2017.
Ca y est, dernier jour à l'hôtel alors nous avons un seul mot d'ordre pour la journée : PROFITER !
On se réveille tranquillement, on prend un brunch des plus copieux à l'hôtel et direction shopping pour Alice Bonassi et Laurène pendant qu'Alice Boinet se repose dans la chambre !
Après cette matinée épuisante d'achats et de découvertes nous nous dirigeons vers la piscine de l'hôtel ! Pour une fois qu'il fait beau à Sydney il faut quand même en profiter pour bronzer un peu. Nous réalisons à ce moment là (Alice Boinet avant les autres) que le soleil tape, mais tape très fort ! Alice Boinet nous abandonne et part à son tour faire du shopping.
Guy nous rejoint le soir, direction un restaurant italien dans le vieux quartier "The Rocks" pour un dîner des plus sympathique. Retour à pied à l'hôtel pour une petite marche digestive en amont d'une bonne dernière nuit de confort !
VINGT-TROISIEME JOUR - 08/12/2017.
Dernier jour dans l’hôtel de rêve que nous avons à Sydney avec Guy ! Nous préparons nos valises, profitons d’un dernier petit-déjeuner digne des plus grands princes et nous voilà à la réception en train de faire notre check-out.
Direction le Sud de Sydney pour récupérer notre super camper van dans lequel nous allons vivre durant 3 semaines. Nous découvrons donc notre nouvelle maison : une petite kitchenette (évier, plaques, micro-ondes et frigidaire : la classe on sait !), un petit salon-salle à manger qui se transforme en lit double et une petite cabine en hauteur qui fait office d’un troisième lit. Bref, petit mais très pratique et top pour notre voyage.
On part donc de Sydney et Laurène découvre les joies de la conduite à gauche avec un van… Ce n’est pas si dur et ça se passe plutôt bien.
Nous longeons les routes, croisant des kangourous et des wallabis mais pas une seule maison. Fatiguées et la nuit tombant, nous décidons de nous arrêter à la prochaine aire de repos pour campervan. Un champ. Des kangourous dans le champ. Beaucoup de bruits d’animaux divers. Nous mangeons dans nos appartements et mettons les couchages en place après une bonne partie de carte.
VINGT-QUATRIEME JOUR - 09/12/2017.
La nuit fut plutôt bonne. Nous découvrons les joies du petit déjeuner sur notre « terrasse », ce qui nous donne le sourire pour la journée. Une toilette de chat et nous sommes sur la route, direction les vignobles. Recommandé, nous faisons un stop au Domaine de Binet (logo : le coq Français…). Le Wine Maker nous accueille avec beaucoup de gentillesse et prend le temps de nous expliquer comment fonctionne son domaine. Il nous donne beaucoup de noms de domaines à visiter dans la Hunter Valley et ceux à éviter ! Avant de partir il nous fait déguster certains de ses vins, notamment son Moscato et son Shiraz, très agréables au palais.
En suivant les conseils du Domaine de Binet, nous prenons la route en direction de PIGGS PEAKE.
Un des wine maker de ce domaine nous accueille et nous donne droit à une visite guidée de toutes les salles de production avec explications puis une dégustation.
Ca y est ! Nous renouons avec le Sauvignon Blanc ! Après maintes dégustations de Sauvignon blanc en Afrique du Sud pas toujours à notre goût, celui-ci, rond et fruité nous fait redécouvrir ce cépage. Sorties de ce vignoble nous comprenons que changer de pays nous fait réaliser à quel point tout est différent et nous voilà reparties à zéro.
Le nom Piggs Peake provient d'une petite ville du Swaziland, produisant des vins très différents : vin pétillant, blanc (sec et moelleux), rosé, rouge et des vins de dessert. Ceci est dû au fait qu’il achète la majorité de ses raisins (particulièrement les rouges) à travers diverses régions en Australie. Néanmoins, 60% de ses raisins provient de la Hunter Valley. La production est d’environ 7 000 caisses de 12 bouteilles par an. Les bouteilles ne sont ni exportées, ni vendues en magasin ; seulement de la vente en direct du domaine et dans certains restaurants. La production annuelle est entièrement écoulée chaque année, les Australiens appréciant particulièrement les vins frais et fruités. Ainsi, pour produire les vins rapidement, il utilise des techniques spéciales de refroidissement en cuve (double paroi avec de l’éthanol injecté en continue). Une particularité à mentionner est qu’il évite un maximum de mettre les vins en barils car il considère cela moins hygiénique.
Seul les rouges seront mis en barils. Les barils proviennent de France, des USA et de Hongrie. Etant en pleine expansion dû à un succès croissant, ils viennent d’entreprendre la construction d’un restaurant et de logements. De plus, afin de produire des vins très différents et notamment des vins de dessert, similaires aux vins de glace, ils ont investi dans la technologie moléculaire. Piggs Peake appartient à des actionnaires mais ce sont des familles qui travaillent dedans (père, fils, cousin…). Travaillant de manière permanente sur le domaine, il y a 4 maîtres de chais et durant les vendanges, 4 personnes additionnelles viennent prêter main forte, le domaine n’ayant pas beaucoup de vignes.
Une différence majeure que nous avons notée est qu’ils évitent au maximum le contact avec la peau contrairement aux vignobles que nous avons visité en Afrique du Sud qui prônaient ce procédé.
Informations générales sur le vin en Australie :
Les vins se boivent très jeunes et n’ont souvent pas de nom spécifique outre leur cépage car les Australiens veulent savoir ce qu’ils boivent. Ainsi, les vins sont majoritairement d’une seule variété et non des assemblages.
Il n'existe pas de cépage autochtone en Australie. Néanmoins, ils clonent les cépages étrangers afin qu'ils soient plus adaptés aux conditions climatiques Australiennes, au sol et qu'ils soient plus résistants aux maladies.
Au milieu des vignes, il est commun de trouver des massifs de roses car cela permet de rendre compte de la qualité du sol et des maladies (les bactéries/virus sont attirés par les roses en premier).
Les lois sont très laxistes, n’importe quel cépage peut être planté à n’importe quel endroit. Seulement 85% de ce qui est mentionné sur l’étiquette doit être véridique (le millésime des raisins, le cépage des raisins…). Les vignerons ont la possibilité de varier le pourcentage d’alcool marqué sur la bouteille d’1,5% pour ne pas effrayer les consommateurs.
La taxe sur les bouteilles s’élève à 40%.
Il n'y a pas énormément d'import (outre dans les grandes villes) et ce dernier est majoritairement Italien, Argentin, Néo-Zélandais, Chilien et non français car les vins sont considérés comme trop chers.
Fun fact : les vignes sont couvertes de crème solaire dans la Hunter Valley pour les protéger du fort ensoleillement.
Allez, direction un nouveau camping : un champ, 3 campervans et la montagne. Petite soirée sous les milles étoiles que nous offre le ciel ce soir-là.
VINGT-CINQUIEME JOUR - 10/12/2017.
Réveillées par le chant des oiseaux, petit déjeuner sous le soleil. L’envie d’une douche se fait ressentir. Nous partons sur les routes à la recherche d’un peu de fraîcheur. 30km plus loin, un camping avec douche s’offre à nous. Nous y faisons une pause. Sorties de la douche, aujourd’hui devient un autre jour ! Nous reprenons notre route des vignobles propres et revigorées. En continuant à suivre les conseils du Wine Maker du Domaine de Binet, nous arrivons dans un vignoble du nom de First Creek.
First Creek est un vignoble très jeune datant des années 2000, employant 45 personnes à l'année, d'une taille de 65 hectares mais ne possédant aucune vigne, que des bâtiments (l'espace de dégustation aux seins du bâtiment pour produire le vin et des granges de stockage). Ils produisent leur propre vin, mais également celui de 26 autres domaines étalés entre la Hunter Valley, Orange, Canberra District et la Tasmanie. Leur marché est principalement domestique et tourné vers les particuliers mais ils font aussi un peu d'export vers les USA. Leur gamme est très large : Blancs - Semillon, Verdelho, Viognier, Chardonnay ; Rouges - Shiraz, Pinot Noir, Cabernet Sauvignon, Merlot ; Autres - Rosé, Moscato, Muscat et des vins de dessert. Une particularité de ce vignoble est qu'ils utilisent encore environ 20% de bouchons en liège contrairement aux autres vignobles en Australie qui sont adeptes des bouchons qui se vissent.
Nous dégustons 5 vins : un Semillon, un Vermentino, un Verdelho, un Sangiovese et un Shiraz-Cabernet. Malheureusement, aucun d'entre eux ne nous transcende vraiment et nous repartons donc, un peu sur notre fin, à la découverte d'autres vignobles de la région. Au fur et à mesure, nous découvrons que la Hunter Valley est tout de même assez portée sur le business de l'évènementiel (mariages, réceptions, séminaires, concerts...) autour du vin. Ainsi, nous nous rendons chez Audrey Wilkinson, un vignoble réputé pour ses paysages, où, après une dizaine de minutes d'attente, personne ne semble vouloir nous prêter attention; nous essuyons donc quelques échecs supplémentaires et décidons de partir à la recherche d'un campement pour la nuit. Notre première destination s'avère être une aire d'autoroute. Après une demi-seconde de réflexion chacune, nous repartons direction un campement dans la montagne. Quelle fût notre surprise, en arrivant dans ce nouveau campement de fortune, qu'un couple y avait pris domicile depuis plusieurs semaines. Nous nous asseyons avec eux et échangeons pendant plusieurs heures, parfois interrompus par la visite d'une famille de wallaby et d'une dinde lorgnant de façon insistante sur nos chips que nous faisions fuir à l'aide d'un club de golf. La fatigue se faisant ressentir, nous décidons d'aller nous coucher mettant un réveil assez tôt pour le lendemain afin de repartir rapidement vers de nouveaux horizons.
VINGT-SIXIÈME JOUR & VINGT-SEPTIEME JOUR - 11 - 12/12/2017.
Après le réveil, nous prenons la direction d'Orange (région viticole réputée). En seulement une journée il est difficile d'y arriver. Nous décidons de faire une pause au bord de la plage où nous nous baignons dans une mer translucide et agitée. Nous repartons direction un camping au bord d'un lac où des douches chaudes sont mises à disposition, ce qui n'est pas de refus et nous redonne un élan de fraîcheur !
Le lendemain matin, nous reprenons la route vers Orange. Arrivées à destination, nous faisons un stop à la bibliothèque, avec wifi, pour nous permettre de vous donner des nouvelles via ce blog. Ce fût le jour de la publication de notre dernier article. Oui, on vous avait dit que malheureusement le réseau n'est pas toujours facile à trouver, mais on pense à vous tout de même !
Les vignobles ferment tôt dans cette région. Vers 16h. Nous nous rendons donc directement sur l'aire où nous allons passer la nuit. Une balade à partir de cette aire est proposée. Nous tentons le coup. Après une longue marche, tentant d'éviter quelconque serpent et nid de guêpe, nous arrivons au pied d'une cascade. Nous restons un moment, figées devant ce spectacle, en silence. Nous repartons et passons une nuit paisible entourées de petits perroquets.
VINGT-HUITIÈME JOUR - 13/12/2017.
Après notre rituel petit-déjeuner des championnes, nous partons à la découverte des vignobles de la Vallée d'Orange. En pleine semaine, que peu de vignobles sont ouverts au public, ainsi, nous faisons une sélection de ceux auxquels nous allons rendre visite.
Nous arrivons donc à Highland Heritage, vignoble appartenant au grand groupe australien d'Aquinos Liquor, propriétaire de nombreux liquor stores dans l'Ouest Australien et de quelques distilleries. Ce vignoble possède de nombreuses vignes mais sous-traite sa mise en bouteille dans la Hunter Valley dû aux coûts de production élevés. Les ventes se font uniquement sur place ou en ligne et ils exportent une partie de leurs bouteilles en Russie et à Singapour. Le domaine mesure 14 hectares et produit aussi des fruits (mûres, myrtilles...) afin de concocter des confitures originales alliant les fruits et les vins. Sa situation géographique est assez faible en altitude pour la vallée d'Orange (890m). Leur gamme en revanche est assez large: Sauvignon Blanc, Chardonnay, Riesling, Shiraz, Merlot, Cabernet Sauvignon, Pinot Noir et 6 vins de dessert différents, dont notamment certains avec des feuilles d'or à l'intérieur. Nous dégustons une partie de leur gamme.
Nous visitons ensuite un second vignoble: Philip Shaw. Nicole, l'assistante winemaker, nous fait la visite. Ce domaine de 58 hectares produit à la fois des vins provenant de ses propres vignes et de vignes de domaines aux alentours. Leur gamme est assez large, ce qui est assez commun en Australie, comme nous commençons à le réaliser. En effet, ils produisent du Viognier, Chardonnay, Sauvignon Blanc, Pinot Noir, Merlot, Shiraz, Cabernet Sauvignon et Cabernet Franc. En terme de quantité, ils essaient d'avoir autant de vin rouge que de vin blanc à la vente. Le vin blanc est uniquement fermenté en cuve alors que le vin rouge passe par une période de fermentation en baril (uniquement du bois français). Leur but est de minimiser l'intervention humaine et chimique dans la production du vin car l'altitude du domaine permet déjà d'avoir une belle acidité dans le raisin.
Une fois la visite de ces domaines terminée, nous prenons la direction du camping. Une aire au milieu de nul part. Seulement la compagnie d'un kangourou et d'un sanglier.
On vous aime. Alice, Alice & Laurène.