CENT DIX NEUVIEME JOUR – 14/03/2018.
Alice, la petite, passe la journée avec son père, qui repart en fin de journée. Ils profitent d’une belle journée tous les deux avant de nous rejoindre. Nous faisons la programmation des deux prochaines semaines et prenons tous les rendez-vous dans les micros-brasseries et vignobles sélectionnés. A 18h00, nous rejoignons la belle équipe Montréalaise que nous avons rencontré pour une visite culturelle : le musée McCord, musée de l’histoire du Québec. Nous en apprenons plus sur le mode de vie des autochtones. A la sortie du musée, nous allons tous boire une bière et direction ensuite le karaoké où chacun pousse la chansonnette avec un talent plus ou moins inexistant.
CENT VINGTIEME JOUR – 15/03/2018.
Aujourd’hui, nous avons décidé d’aller visiter des cidreries au Nord-Ouest de Montréal. Départ à 9h30 depuis la gare centrale. Nous prenons le train direction la gare des Deux Montagnes, à Saint-Joseph-du-Lac. Arrivées sur place, nous empruntons un petit bus pour finalement devoir encore marcher 30 minutes dans un froid glacial pour atteindre notre destination finale : le Verger Lacroix. Une dame nous accueille chaleureusement et nous avons l’opportunité de déguster le fameux cidre de glace. Alice Bonassi en tombe amoureuse. Ce petit cidre, non pétillant, sucré à souhait avec ses notes de miel l’a ravi.
Le verger et la cidrerie Lacroix se situent dans la région rurale de Saint-Joseph-du-Lac. Les terres furent achetées en 1987 et le verger fut planté en 1990. Ce terroir est parfaitement approprié à la culture de la pomme. Son orientation sud permet de favoriser l’ensoleillement et une température douce, conditions idéales à la fabrication du cidre. Les récoltes de pommes gelées se font au mois de mars et le domaine produit une gamme large et variée de cidres. Tout d’abord, il y a le « cidre tranquille », un cidre léger, sans effervescence, élaboré à partir de pommes cueillies à pleine maturité (automne). Ensuite, il y a les « cidres pétillants », incarnation du cidre traditionnel. Ils sont aussi déclinés en versions inédites : cidre houblonné, cidre fort, cidre à l’érable et cidre à la framboise. Par ailleurs, il y a le « cidre liquoreux », non pétillant et issu d’une récolte tardive suivant les premiers gels. Il y a aussi les « cidres de glace », produits à base de pommes récoltées à maturité mais conservées jusqu’à l’hiver pour stimuler la cryoconcentration. Enfin, il y a le « cidre de feu », dont la méthode de production est assez similaire au sirop d’érable. Les pommes sont bouillies avant d’être vieillies un an en cuve. Les cidres de glace et de feu peuvent se garder de 5 à 10 ans. Les ventes se font au domaine ou dans des épiceries fines sur le territoire canadien. Ils viennent de commencer à exporter.
Après ces belles découvertes gustatives, nous essayons d’aller visiter un vignoble. Celui-ci étant fermé, nous décidons de rentrer à Montréal. Nous courrons pendant une demi-heure afin d’attraper notre bus. Malheureusement, le bus ne passe pas. Nous essayons de faire du stop, en vain. Toutes les voitures nous passent devant, conducteurs aux grands sourires à chaque fois, mais pas un seul ne s’arrête. Nous apprendrons plus tard dans la soirée que le « stop » n’est pas du tout dans les habitudes canadiennes. Après le bus qui a suivi, le train, et de petites courses pour la soirée de ce soir, nous rentrons chez Hortense et cuisinons. Ce soir, c’est l’anniversaire de Grand Jean le colocataire d’Anne-Julie. Tarte aux fraises et îles flottantes seront à l’honneur. Nous passons une excellente soirée Montréalaise. Ce soir, nous changeons d’appartement. Alice la petite et Laurène dorment maintenant chez Anne-Julie et Alice la rousse reste chez Hortense.
CENT VINGT ET UNIEME JOUR – 16/03/2018.
Aujourd’hui c’est l’anniversaire de Grand Jean ! Nous nous réveillons tous de bonne humeur pour un bon brunch. Aujourd’hui, nous avons un rendez-vous dans la brasserie Cheval Blanc qui se situe dans Montréal. Par chance, nous sommes accueillies par le brasseur, Isael. Il nous accueille lorsque le bar est encore fermé, ce qui nous permet d’avoir un moment privilégié avec lui. Cette rencontre nous permet de mieux comprendre quelle est sa philosophie quant à la production de bière.
L’immeuble qui abrite la taverne Le Cheval Blanc date de 1898. Cette entreprise familiale italienne de débit de boisson à partir des années 20, prospéra de père en fils durant plusieurs décennies. C’est le 15 avril 1987 que Le Cheval Blanc reçu son permis de production de bière artisanale. Premier permis de ce genre à être émis durant l’ère du Québec moderne. Aujourd’hui, les bières produites se renouvellent constamment et certaines connaissent un succès fulgurant. Par exemple, la Double Bonheur, une des plus connues, bière blonde avec un peu d’amertume et gazée à l’azote, comme la Guinness, est en rupture de stock presque toutes les deux semaines. Ils font aussi des bières très originales. L’une d’entre elle est à 80% composée de riz, donnant une forte acidité et elle passe ensuite en baril (permet de vieillir la bière et d’atténuer le côté sucré). Les barils utilisés sont majoritairement en chêne français et étaient utilisés pour le vin blanc. Néanmoins, certains barils de Pinot Noir sont parfois utilisés pour des bières plus aromatiques. Au Cheval Blanc, le temps de conservation en baril oscille entre 3 mois et 1 an et demi.
Fun-fact :
Des bières qui s’appellent Cheval Blanc sont vendues dans le commerce de détail mais elles ne proviennent pas de la brasserie.
Tout le monde appelle la brasserie le cheval et non le cheval blanc.
Infos générales :
La Nouvelle-Zélande est le seul pays dans lequel le houblon ne comporte pas de maladie.
Quand le blé et l’orge sont torréfiés comme le café, ils donnent une couleur à la bière.
Les USA sont le pays dans lequel il y a le plus de brasseries par habitant.
Suite à ce super rendez-vous, Grand Jean nous rejoint pour fêter son anniversaire. Nous dégustons une bonne bière et prenons ensuite la direction (Alice la petite et Laurène) de chez Adèle pour un dîner de fille. Alice la rousse a décidé de rester tranquille chez Hortense ce soir. Les deux filles vont d’abord à un concert très sympa au centre Phi pour ensuite aller découvrir une salle à l’autre bout de la ville pour écouter des nouveaux DJs.
CENT VINGT DEUXIEME JOUR – 17/03/2018.
Ce matin, le réveil est très tardif pour Alice la petite et Laurène. En effet, la soirée de la vieille s’est terminée un petit peu tard puisqu’il a fallu célébrer l’anniversaire de Grand Jean ! Tout le monde se réveille dans la bonne humeur et nous voilà aux fourneaux pour préparer un wok poulet / curry en suivant les ordres de Grand Jean.
Alice la rousse, quant à elle reposée, puisqu’elle n’est pas sortie la vieille, part se balader avec Hortense dans les rues de Montréal.
Vers 16h, nous nous rejoignons toutes (au total 8 filles et Grand Jean). Nous entamons des discussions endiablées et des parties de cartes ! Après un après-midi des plus reposants, nous nous préparons pour la boum d’Emma. Ce soir c’est le grand soir puisqu’elle organise sa pendaison de crémaillère. Nous nous retrouvons tous vers 21h, vêtus de vert pour célébrer la Saint Patrick. Nous passons une super soirée comme d’habitude.
CENT VINGT TROISIEME JOUR – 18/03/2018.
Ce matin nous nous réveillons en fin de matinée pour nous diriger vers le Vieux Port ! Anne Julie nous a réservé un super brunch à volonté et nous a même fait une petite surprise : Mimosa pour tout le monde ! Nous brunchons avec les meilleur(e)s : Grand Jean, Adèle, Emma, Hortense, Anne-Julie, Anouk, et nous trois. Nous passons un super moment et nous avons chacun pris environ 5 kilos. Mais ça valait vraiment le coup.
Les plus courageuses, (Alice la petite, Adèle, Emma et Anne Julie) partent au SPA pour un après-midi détente ! Le Bota Bota est un magnifique SPA situé sur une péniche dans le vieux port de Montréal. Les vues sur Downtown depuis les bains chauds, situés en extérieur, sont à couper le souffle surtout durant le coucher du soleil. Après le sauna, nous avons même la chance d'aller nous baigner dans le Saint-Laurent, glacé à souhait ! Quant à Alice la rousse et Laurène, elles rentrent faire des parties de cartes chez Anne Ju. Tout le monde se retrouve vers 19h chez Anne Ju et nous regardons un épisode de Chef’s Table avant d’aller nous coucher pour une bonne nuit de sommeil bien méritée.
CENT VINGT QUATRIEME JOUR – 19/03/2018.
Ce matin rendez-vous 10h chez Anne Julie (Alice la rousse dort encore chez Hortense). Alice arrive avec une mauvaise nouvelle, elle s’est fait voler ses chaussures devant chez Hortense (au Canada personne ne rentre en chaussure dans les appartements l’hiver, nous les laissons sur le palier). Nous travaillons sur nos futurs rendez-vous, nos futurs voyages et notre site. Suite à ça, nous décidons de partir lui acheter des nouvelles chaussures dans le Downtown. Nous y allons à pied ce qui nous permet de faire une jolie balade. A 16h, nous avons rendez-vous dans la brasserie Benelux, que nous connaissons déjà ! C’est Max, le brasseur qui nous accueille.
Le nom de Benelux vient du fait que la bière soit originaire de cette région en Europe (Belgium (Belgique), Netherlands (Pays-Bas) et Luxembourg (Luxembourg)). Cela fait 12 ans que le Benelux existe, il y a deux bars dans Montréal et une brasserie à l’extérieur de la ville qui n’est pas ouverte au public.
La production de la bière dépend de nombreux facteurs.
L’eau : La qualité de l’eau est très importante et influence beaucoup le brassage. Lorsqu’on bouillit de l’eau, cela projette la production de minéraux.
Les grains : Il est important de rincer les grains afin de récupérer le maximum de sucre. Le Houblon se garde au congélateur.
Une bière a en moyenne un pH de 4 à 4,5. Lorsqu'on baisse cette acidité, cela permet de développer le goût. Il y a très peu de risques de faire une bière qui ne correspond pas à l’idée première. En effet, ils n’ont jeté qu’une cuve à cause de la contamination (mauvais rinçage des équipements). La fermentation doit être très rapide car sinon cela peut être signe de contamination. Ils lavent une fois par semaine les cuves avec des produits chimiques et sinon ils rincent à l’eau bouillante puis froide.
A la brasserie de production, certaines bières sont vieillies en baril pour être ensuite embouteillées et vendues dans des dépanneurs ou amenées en fût aux bars. Il est important de faire attention à cette technique car cela peut faciliter le développement de bactéries, néanmoins, ce sont les bières à la mode en ce moment. Les bières qui vieillissent le mieux sont les plus alcoolisées. La gazéification est différente en fonction du type de bière. Dans le bar, toutes les bières sont brassées en une journée. La marge de production n’est pas énorme car ils rencontrent déjà un beau succès. Leurs classiques (celles qui sont toujours présentes sur la carte) sont la Blonde, la Blanche, la Stout et quelques IPA. Parfois, Max fait de la bière à la canneberge bio, leur seule bière aux fruits.
Infos :
Au Québec, il est illégal de voir la production de bière depuis le bar alors qu’en Ontario cela est légal. Cela est dû aux risques sanitaires.
Les formations pour les brasseurs au Québec ne sont pas les mêmes qu’en Europe. Ici, l’expérience prime sur les études.
Lorsqu’on parle d’une « bière de blé », cela n’est jamais à 100% de blé. Le principe est le même que pour les bières dites stout où il y a seulement 15 à 20% de grains différents.
Il est intéressant de rajouter des épices dans la bière (coriandre, camomille etc.). En les faisant bouillir durant 5 minutes avec le liquide, cela permet de rehausser le goût.
CENT VINGT CINQUIEME JOUR – 20/03/2018.
Aujourd’hui pas de visites de brasseries, cidreries ou vignobles au programme, ce sera du tourisme. Nous avons de la chance puisque Grand Jean se propose de nous faire découvrir l’Oratoire de Montréal. Nous partons donc à pied de chez Anne Julie pour d’abord se diriger vers l’Université McGill et marcher vers le Mont Royal. Au Mont Royal, nous allons vers le Lac des Castors qui nous offre un paysage magnifique, tout blanc (mais sans castors !). Nous arrivons ensuite devant l'Oratoire, impressionnant bâtiment dont le dôme peut être vu de plusieurs endroits dans la ville et même de l'extérieur de l'île. Inauguré en 1904 à l'initiative du frère André, les travaux de l'ensemble du lieu se terminèrent en 1967. L'oratoire a fêté en 2004 le 100e anniversaire de la chapelle initiale du frère André. Il est le troisième plus grand oratoire au monde après celui de la basilique Notre-Dame de la Paix de Yamoussoukro et de la basilique Saint-Pierre de Rome, mais aussi, la plus grande église du Québec. Nous visitons et nous recueillons dans les différents espaces de ce magnifique monument et rentrons à l'appartement. Le soir nous dinons tranquillement et partons nous coucher.
CENT VINGT SIXIEME JOUR – 21/03/2018.
Aujourd’hui nous nous donnons rendez-vous à 9h à l’agence de location de voiture. Au programme pour aujourd’hui: la visite du Domaine de Lavoie. Nous avons rendez-vous à 10h avec Hugues, le viticulteur et propriétaire des lieux . Après 1 heure de route, nous arrivons dans ce beau domaine et nous avons la chance d’être très bien reçues (comme très souvent d’ailleurs).
Estelle et Francis Lavoie, natifs de la Gaspésie, s’installent à Rougemont en 1983. Le couple achète un premier petit verger pour cultiver la richesse locale, la pomme. En 1994, la famille part voyager en France et cela leur donne envie de faire du vin. Quelques années plus tard, en 1998, une seconde parcelle est acquise tout près du domicile familial. Sur cet ancien champ de maïs, des vignes sont plantées. Les cépages sont des cépages hybrides nobles rustiques (résistant à -35°C) et semi-rustiques (résistant à -25°C) qui proviennent d’Ontario. Il est crucial de trouver la bonne méthode pour tenir l’hiver car à partir de -22°C, dépendamment du type de vignes, elles se fragilisent. Avant, tout était remis dans la terre, mais, aujourd’hui, elles sont recouvertes par une toile. A partir de fin novembre, toute la préparation hivernale commence. La terre est remuée, les vignes sont taillées puis recouvertes.
Les vendanges sont faites à la main sur une période de 3 semaines par une trentaine de personnes.
En 2017, le domaine a fait sa plus grosse récolte avec 130 000 kg de raisins. Seul 1000 kg sont utilisés pour les vins de glace. Les vins de glace sont produits à partir du cépage Vidal qui possède une peau très épaisse. Les grappes sont récoltées dès que le gel devient mortel pour les feuilles, environ vers début novembre. Les grappes restent ensuite dans des filets posés au-dessus des vignes jusqu’à ce que la température moyenne soit autour des -8°C et elles partent ensuite au pressage (normalement de début novembre à mi-décembre mais à cause des changements climatiques, cette année, le pressage s’est fait mi-janvier).
Fun fact :
La période à laquelle le gel est le plus dangereux est mai. En effet, le printemps n’est pas complètement installé et la différence de température entre le jour et la nuit est si grande que les premiers bourgeons peuvent geler. Ils ont installé un système d’éolienne pour pouvoir contrer cela.
Ils ont commencé à faire du vin avant le cidre alors qu’ils sont dans la pomiculture depuis plus longtemps.
Le winemaker est moldave (ancienne région viticole de l’URSS). Ils font aussi du poiré de glace.
Infos :
C’est dans les années 80 que la viticulture commença à se développer au Québec. Les premiers vignobles étaient obligés de reverser une partie de leurs dividendes à la SAQ.
Les cépages que nous connaissons bien et qui sont les plus résistants au froid sont le Chardonnay, le Pinot Gris et le Riesling.
Après la prohibition, au Québec, ils ont oublié de légaliser le cidre. C’est seulement dans les années 70 que cela fut rectifié. Les premières productions furent purement industrielles, peu qualitatives, ainsi les gens n’adhérèrent pas. Durant les années 2000, le cidre revint enfin à la mode notamment grâce au cidre de glace.
Il existe une bonne entraide entre les vignobles au Québec mais il y a la barrière de la langue avec ceux de l’Ontario. Il en existe environ 140 mais seulement une dizaine ont un terrain supérieur à 5 hectares. La plupart des vignerons sont des retraités.
Les vins du Québec équivalent seulement à 2% du vin consommé dans la région.
Suite à cette superbe visite avec Hugues, il nous conseille gentiment d’aller visiter le Vignoble les Murmures qu’il contacte pour nous. Nous arrivons et malheureusement la voiture n’arrive pas à atteindre le vignoble à cause de la neige. Nous rejoignons donc Daniel, le vigneron, à pied ! Encore une fois, nous avons le droit à un accueil de princesses.
Le terrain sur lequel se situe le vignoble les Murmures était un ancien verger abandonné. C’est en 1995 que le couple propriétaire des lieux aujourd’hui, Daniel et Monique, décida d’investir. Ils construisirent leur maison en 1999 et plantèrent leurs vignes en 2000. Le nom «Les Murmures» a plusieurs significations : il y a beaucoup de murs de pierres dans leur maison, le doux bruit des feuilles qui ressemble aux murmures, lorsque l’on murmure on se comprend mieux, on est moins dans la prétention mais plus dans le confidentiel, le détail. Les vins sont tous fermentés par cépage et sont seulement assemblés au dernier moment. Les sept cépages plantés au Vignoble Les Murmures sont français, nord-américains et québécois. Les cépages utilisés pour les vins rosés et rouges sont : Le Ste-Croix - Le Frontenac - Le Pinot Noir - Le Dragon. Les cépages pour la vinification des blancs sont : Le Vandal Cliche - Le Louise Swenson - Le Muscat. Dans un réel souci de qualité, le vin le Chenapan (cépage Ste-Croix), notre coup de cœur ultime, reste 4 ans en baril avant d’être embouteillé. Ce vignoble est entièrement familial, en effet, ils n’ont pas d’employés, c’est la famille qui vient aider au moment des vendanges.
Durant notre dégustation, Daniel nous a offert des supers fromages pour que nous puissions réellement apprécier ses vins. Une fois que nous avions fait le tour de la winery et que nous avions dégusté sa gamme de vin, Daniel nous proposa de regagner notre voiture en luge. Ce fut un grand moment de vie et quelques chutes furent au rendez-vous !
A notre retour, nous allons chez Anne Ju et nous faisons un diner très sympa et une partie de Times Up de folie (il est important de retenir qu’Emma, Anouk et Laurène ont écrasé leurs adversaires). Si vous ne l'aviez pas compris, c'est Laurène qui a écrit la phrase précédente, en toute modestie...
CENT VINGT SEPTIEME JOUR – 22/03/2018.
Afin de rester dans notre bonne lancée de visites, au programme aujourd'hui, nous avons la visite d’une microbrasserie dans le quartier de Mile End. Nous décidons de partir à pied pour rejoindre la brasserie. Cette dernière se situe à environ 50 minutes de la maison. En y allant nous découvrons le Mile End, un quartier très sympa avec pleins de boutiques et cafés hipsters. Nous arrivons à la brasserie vers 13h30 pour une visite privée ! Nous sommes accueillies par le gérant, un français et le brasseur, Sébastien. Ils nous offrent gentiment différents échantillons de bière à goûter et nous voilà parties pour la visite.
Helm, qui fêtera ses 12 ans en Octobre prochain est un des cinq premiers gros pubs et brasserie artisanale de Montréal. Cela signifie que tout ce qui est brassé sur place est mis en fût et consommé sur place. La brasserie est composée de 3 pièces : la brew house, la salle de fermentation et la chambre froide. Tous les équipements ont été fait sur mesure et ils fonctionnent à l’électricité et non à la vapeur. Par semaine, Sébastien, le brasseur, brasse environ deux bières (10 fûts par bière). Sa philosophie est de « faire du classique avec un petit twist ». La carte est composée à 50% de bières régulières et à 50% de bières expérimentales, éphémères ou qui reviennent en fonction des saisons.
Fun-fact :
Le record de rapidité pour qu’une bière soit entièrement consommée dans le bar est de 14 jours. Il faut 21 jours pour faire la bière en question.
Infos générales :
Les bières à la mode en ce moment sont des bières acides (pH entre 3,2 à 3,5) appelées les bières « sure ».
L’empattage fait référence au processus d’extraction du sucre des grains. Le liquide extrait s’appelle le mou.
Le « gaz parfait » pour la bière est composé à 70% d’azote et à 30% de CO2.
Les bières IPA (Indian Pale Ale) proviennent à l’origine d’Angleterre. En effet, à la période où l’Inde était sous influence anglaise, les colons envoyaient par bateau de la bière en baril. Néanmoins, à son arrivée, le breuvage n’avait plus de goût. Ainsi, les anglais décidèrent de faire des bières plus alcoolisées et plus houblonnées afin de mieux tenir le long voyage. Et voilà comment les premières IPA virent le jour. Par ailleurs, le houblon anglais a plus un goût terreux/farineux contrairement au houblon américain qui a plus un goût d’agrumes. Ainsi, les américains ont redéfini le goût de la IPA, celle que nous connaissons aujourd’hui.
Suite à cette merveilleuse visite, nous repartons à pied sous un magnifique ciel bleu jusqu’à chez Anne Julie ! Le soir, nous retrouvons la clique des copains dans un bar, le Réservoir, et nous nous éternisons tellement nous passons un bon moment. La journée étant chargée le lendemain, nous rentrons à contre-coeur et allons nous reposer.
CENT VINGT HUITIEME JOUR – 23/03/2018.
Aujourd’hui nous partons visiter des vignobles ! Mais cette fois-ci, nous emmenons 5 de nos amis Montréalais pour leur faire partager notre quotidien depuis maintenant plus de 4 mois. Dans notre mini van, nous sommes donc avec Hortense, Nicolas, Grand Jean, Petit Jean et Thomas. Au programme de la journée : visite et dégustation au Vignoble Rivière du Chêne, ensuite visite et dégustation à la Bullerie, petite pause déjeuner et enfin dégustation au Château Taillefer Lafon.
Nous arrivons à 11h au Vignoble Rivière du Chêne et nous sommes accueillis par José. La Rivière du Chêne fut fondée en 1998 et dès la première année, 9 hectares de terrain supplémentaires furent achetés et 8 hectares de vignes de cépages hybrides, nobles et rustiques furent plantés. Le vignoble possède aujourd’hui 16,5 hectares de vignes, et, depuis 3 ans, un autre terrain de 18 hectares dans la municipalité de Oka. Ce dernier produira ses propres bouteilles du nom de La Cantina car le Winemaker est espagnol. C’est un des premiers domaines québécois à avoir adhéré à l’accréditation « Vins du Québec certifiés » valorisant le terroir du Québec. Le vignoble produit 160 000 bouteilles par an.
Concernant la production, les vendanges sont traditionnellement faites à la main, notamment par le public le week-end. Néanmoins, depuis l’année dernière, une partie est faite à la machine pour un rendement supérieur. Les vins pétillants sont faits à la main, suivant la méthode traditionnelle et tout le processus d’embouteillage et d’étiquetage est fait sur place. Les bouteilles se vendent à la SAQ, dans des restaurants et des épiceries fines au Québec. Le vin de glace est exporté en France, de plus, il tente de l’exporter en Chine mais les démarches sont très compliquées.
Les noms des vins ont tous une signification :
- Le William Blanc et Rouge font référence au fils du propriétaire
- Le Rosé et les Bulles Gabrielle font référence à la fille du propriétaire
- Le Phénix White et Rouge font référence à l’incendie qui a rasé la Winery en 2007. En 6 mois, tout fut reconstruit afin d’assurer la saison des mariages qui était déjà bien réservée. Ainsi, ils ont voulu utiliser l’image de l’oiseau qui renaît de ses cendres.
- L’Adélard, le vin au sirop d’érable, est nommé ainsi en hommage au grand-père du propriétaire qui tenait une cabane à sucre.
- Le Monde est le vin de glace. Son nom provient du fait que le propriétaire veut qu’il soit connu à travers le monde entier. « Vin de glace » est écrit dans toutes les langues sur la bouteille.
- La cuvée des Laurentides est un hommage à la région.
- ERAPORTEROSS est un nom à décomposer. Era fait référence à l’érable, Port fait référence au Porto et Eross fait référence au dieu de l’amour car après quelques verres on ne sait pas ce qu’il peut se passer...
Infos générales:
Mettre des bacs à gravier aide à garder l’humidité dans une cave à vin.
Le gel dissocie l’eau du sucre dans la baie, d’où le côté très sucré des vins de glace.
Le rosé devient très populaire au Québec.
Après cette visite, nous avons rendez-vous à 12h30 à La Bullerie, où nous sommes accueillis par Vincent, le propriétaire des lieux. Autrefois connu sous le nom La Roche des Brises, depuis 1993, le domaine situé à St-Joseph-du-Lac s’est transformé en juin 2017 pour devenir La Bullerie. C’est le premier vignoble spécialisé en vins mousseux (blanc, rosé et rouge) au Québec. Il s’étend sur 8 hectares et possède 18 500 vignes de cépages hybrides et rustiques. Les vendanges sont faites la première semaine d’octobre. Il produit environ 30 000 bouteilles par an et la vente est limitée au Québec.
Concernant le winemaker, Vincent Gagliano, il possède son propre domaine dans une autre région, depuis 10 ans. Provenant d’une famille de viticulteurs italiens, le vin était une évidence pour lui : « j’ai le vin dans le sang » (référence à son prénom Vin – Cent).
Infos générales :
Les vignes bourgeonnent en mai et entrent en dormance en novembre.
Nous sommes un peu déçus par ce vignoble où le propriétaire semble plus s’intéresser au business qu’au vin en lui même. Nous partons déjeuner dans un petit restaurant afin d’être rassasiés pour notre dernière visite au Château Taillefer Lafon.
Le Château Taillefer Lafon est le premier vignoble au Québec autorisé à utiliser le terme « Château ». Cette désignation, traditionnellement réservée aux grands vignobles européens, fut justifiée par la construction d’un château sur le domaine en 2006. Avec ses 6,5 hectares de vignes plantés depuis 1999, c’est le plus important producteur québécois de raisins provenant de "vignes nobles" (vitis vinifera). Dès sa première année d'existence, Château Taillefer Lafon a participé au concours international de Montréal « Les Sélections Mondiales des Vins 2004». Les deux produits présentés : le vin de glace et le cidre de glace, ont reçu respectivement une médaille d'or et une médaille d'argent. De plus, le château s'est vu décerner, pour son vin de glace, le grand trophée "Vinofed" qui récompense le meilleur des 2300 produits en lice présentés par plus de 30 pays. Pour la vente, la majorité des bouteilles sont écoulées dans les évènements organisés par le château et le reste est vendu au domaine et dans une épicerie fine à proximité. Le cidre liquoreux se trouve également au Costco. Toute la gamme n’est pas produite chaque année par soucis de qualité. Par exemple, le vin de glace n’a pas été produit depuis 2012.
Nous rentrons à Montréal vers 17h30, juste à temps pour voir la fin du match France – Colombie durant lequel la France va s’incliner 3-2… Après cette défaite, nous partons chez Pierre, un ami, pour découvrir la nouvelle maison dans laquelle il vient d’emménager. Nous passons notre début de soirée là-bas avant de partir écouter du funk dans un bar très sympa puis d'aller voir un super artiste dans une boîte de nuit mythique de Montréal: le Stéréo !
CENT VINGT NEUVIEME JOUR – 24/03/2018.
Réveil un peu tardif ce matin pour tout le monde. Nous décidons donc d’aller tout de suite bruncher au Bagel etc un restaurant très bon et abordable qui offre une grande variété de bagels, avec quelques copains, afin de prendre des forces pour la journée ! Alice la petite et Anne Ju, étant prêtent un peu plus tôt que les autres, partent se balader près du parc La Fontaine puis retrouvent les copains en chemin. Nous nous régalons et prenons ensuite la direction de l’appartement d’Anne Ju pour un tournoi de coinche endiablé. Au fur at à mesure de l'après-midi, d'autres amis nous rejoignent et nous faisons une petite soirée calme tous ensemble.
On vous aime. Vous nous manquez. Alice, Alice & Laurène.