CENT QUARANTIEME JOUR – 04/04/2018.
Ce matin, petit-déjeuner de championnes à 8h30 parce que la météo est clémente durant la matinée. Nous partons avec Mélodie et Marie en direction des Pozo Azules, qui nous ont été décrit comme des cascades très sympas ! Nous décidons d’y aller à pied et nous passons par des chemins boueux mais les paysages sont beaux. Nous arrivons à l’entrée des Pozo Azules, et nous commençons notre marche. Au bout de 600 mètres nous sommes un peu déçues puisque nous réalisons qu’il s’agit simplement de petits lacs aux couleurs bleues/vertes. Nous passons une petite heure à nous balader et nous observons que le ciel devient de plus en plus noir. Nous décidons de prendre la route de l’auberge et en plein chemin des averses commencent à arriver. Nous sautons dans un taxi et nous évitons de peu de rentrer sous des trombes d’eau. Nous travaillons un peu sur le film et le site mais Alice la petite et Laurène ne se sentent pas très bien et font une sieste. Pour le diner, l’auberge organise un repas avec tout le monde. Au menu : pâte avec du riz (spécial) et de la salade ! Nous passons une soirée très sympa. Alice la petite et Laurène filent au lit tandis qu’Alice la rousse joue un peu aux cartes. Une bonne nuit bien réparatrice pour tout le monde.
CENT QUARANTE ET UNIEME JOUR – 05/04/2018.
Aujourd’hui, visite de notre premier vignoble colombien. Marie et Mélodie décident de se joindre à nous pour cette visite. Nous prenons un taxi en direction du vignoble Umaña Dajud. Nous sommes accueillies par une des employés qui nous fait faire un tour des vignes, de la winery et de la cave. Nous avons également droit à une dégustation.
Umaña Dajud est détenu par 2 propriétaires et est situé à 2 250 mètres d’altitude sur des terres riches en calcium et potassium. Les premières vignes ont 15 ans. Ce domaine produit surtout du vin rouge (le merlot représente la plus grande partie du domaine ainsi que le Malbec - cépages bordelais), et un peu de blanc (vignes jeunes n'étant pas encore récoltées). Le vignoble souhaite se lancer dans la production de vins blancs dans les prochaines années. Il faut savoir que la Colombie ne détient aucun cépage autochtone. Les vendanges, à la main, s’effectuent tous les 8 mois. En effet, chaque cépage à sa période de vendanges différentes. Par exemple, le Chardonnay se vendange en juillet alors que le Cabernet Sauvignon se vendange en octobre. Sur ces terres très arides, l’irrigation s’établit une fois par semaine. Les vins sont élevés en barils de bois colombien. Ils sont stockés en cave à 14°C avec une humidité de 82%. Leur production annuelle s’élève à 4 000 bouteilles par an, vendues uniquement au domaine.
Info :
Pour pouvoir vendre sa production, le domaine doit payer un timbre à coller sur chaque bouteille, d’une valeur de 10.000 pesos, soit environ 3 euros. Ce montant paraît symbolique à nos yeux (faut-il encore le multiplier) mais pour les colombiens, il s’agit déjà d’une certaine somme. Il faut en plus de cet « impôt » en payer beaucoup d’autres.
Nous retournons à l’auberge puisqu'aujourd’hui, c'est le départ pour Duitama. Pour nous y rendre nous devons prendre 2 bus. Nous arrivons en milieu d’après-midi, vers 16h. Nous regagnons notre petite maison que nous avons réservée pour les 2 jours. Nous allons faire des courses et nous préparons un bon diner maison : poulet, avocat, riz ! Quelques petites parties de cartes plus tard il est temps d’aller se coucher parce que demain nous visitons un vignoble.
CENT QUARANTE DEUXIEME JOUR – 06/04/2018.
Aujourd’hui, une grande journée nous attend. En effet, nous avons la chance d’aller visiter le vignoble « Marqués de Puntalarga » tenu par Marco Quijano Rico, un chimiste passionné par le vin.
Nous arrivons dans ce vignobles, perché en haut d’une montagne à 2 650 mètres d’altitude, et sommes accueillies par Marco, le propriétaire des lieux.
Marco commence par nous faire une visite de son établissement. Nous découvrons une salle en construction, une future salle de pressurage. En effet, en Colombie, l’action de presser les raisins se fait obligatoirement à l’intérieur, dans une pièce entièrement lavable (carrelage aux murs, au sol et au plafond). Ainsi, après avoir vendangé les 3,8 hectares de ce vignoble à la main, le pressurage, la fermentation, la macération et la mise en bouteille se font directement sur place.
Ce vignoble est un projet pilote établit en 1982. Il est situé dans la région de Duitama, Boyaca, et connaît des températures maximales de 24°C et minimales de 5°C. Marco produit du Sylvaner, du Riesling et du Pinot Noir (seulement des cépages Alsaciens ou Allemands). La production est d’environ 20 000 bouteilles par an. Ces bouteilles sont vendues directement à la propriété ou exportées.
Infos :
Sachez que vous pouvez trouver quelques bouteilles à la Cité du vin à Bordeaux ou encore en Allemagne, au musée des vins du monde, au bord du lac Constance.
Le vignoble Marques de Puntalargua fait mûrir ses vins uniquement dans des barils en verre. Marco expliquera que le Pinot Noir a naturellement un goût de cèdre. Il n’est donc pas nécessaire de l’élever en fût de bois. Concernant le béton et l’inox, Marco trouve que ces matières ajoutent obligatoirement un léger goût non voulu aux vins. De plus, les vins du Chili et d’Argentine sont souvent élevés en fût. Marco souhaite se démarquer des autres vins Sud-Américains. Dans sa cave se trouvent environ 400 cuves en verre de 20 à 40 litres, maintenues à 15°C toute l’année sous lumière tamisée.
Ces vignes sont plantées avec 60 cm entre chaque pied et 1m50 entre chaque rangée. C’est le premier vignoble dans le monde tropical avec ce climat.
Dans les années 2010, le domaine subit une attaque d’herbicides sur ces vignes, surement une attaque de l’état … car il a monté son projet à la place de celui de l’état. Ces herbicides sont les mêmes que ceux utilisés pour les plantations de cocas. Ils ne tuent pas, ils diminuent la résistance des plantes aux maladies.
Marco cultive mais achète aussi des raisins. En effet, il a créé une association de viticulteurs sur 4 000 km2 qui ont chacun entre 1 et 3 hectares, afin de développer la viticulture en Colombie et l’économie locale. Marco est fier de nous dire qu’aujourd’hui la viticulture tropicale en haute altitude est en train de naître. Des études existent aujourd’hui dans les universités.
Aujourd’hui, Marco a 14 employés dont 11 femmes. Le milieu de la viticulture est un monde très masculin à la base. Mais depuis les années 90 en Colombie, il y a de plus en plus de femmes et aujourd’hui ce sont elles les plus présentes et intéressées par ce milieu. Mais la relation femmes à femmes est encore compliquée dans ce pays à cause du manque de culture, de l'importane de l'apparence et de la politique actuelle. Par contre, les femmes qui travaillent aujourd’hui sont souvent beaucoup plus efficaces et dévouées à leur travail par voeux d’émancipation.
Depuis 1989, le vignoble Marques de Puntalargua organise la fête du vin. Les invités sont toutes des jeunes filles liées à la viticulture dans leur pays d’origine. Sont aussi organisées des manifestations folkloriques, musicales, scientifiques etc. Et bien sûr, cette fête se termine par l’élection de la « Reine de la Vigne ». Cette année seront célébrées les 30 ans de cette fête.
Suite à une courte visite de l’exploitation, Marco nous invite à déguster un de ses vins dans sa salle de dégustation au décor folklorique et à la vue imprenable sur la vallée alentour. Nous nous régalons et avons l’opportunité de goûter le fromage fait maison par sa femme. Nous parlons de nombreux sujets divers concernant son histoire, celle du vignoble ou, plus généralement, celle de la Colombie. Nous passons un moment délicieux, mais, ce que nous ne savions pas, est que cela n’était que le début ! A l’heure du déjeuner, Marco et sa femme décident de nous inviter et nous emmènent dans Duitama, dans une des anciennes maisons du grand-père de Marco, reconvertie en hôtel. Nous profitons d’un délicieux repas et goûtons un Pinot Noir 2017. Nous retournons ensuite au domaine où Marco nous invite dans sa maison afin de goûter deux autres vins : un Riesling de 2011 et un Pinot Noir de 2014. Le soleil pointant enfin le bout de son nez, nous sortons nous balader dans les vignes afin de prendre quelques photos. Au même moment, à la surprise générale, une classe de l’université de Duitama vient visiter le vignoble et Marco se lance dans une conférence expliquant l’importance de la culture du vin pour le pays et pour le tourisme. Après cette journée merveilleuse, il est temps pour nous de rentrer à la maison. Nous nous préparons à diner, regardons un épisode puis allons nous coucher.
CENT QUARANTE TROISIEME JOUR – 07/04/2018.
Ce matin, le réveil est particulièrement matinal. Nous devons retourner à Bogotá afin de prendre un avion direction Santa Marta (et le soleiiiiil). Nous petit-déjeunons, préparons nos sacs et partons à la gare routière pour prendre le bus. Ce qui était censé être un trajet de 2h se transforme en trajet de 4h et des poussières, nous rassurant sur le fait d’avoir bien anticipé notre départ. Arrivées à Bogotá, nous nous dirigeons directement à l’aéroport afin d’avoir le temps de travailler avant de monter dans l’avion. Comme pour nous remémorer l’Australie, nous nous installons dans un fast food au milieu de l’aéroport pour pouvoir avancer sur le blog, les albums photos, le film etc.
Lorsque le moment de nous diriger vers l’enregistrement arrive, nous réalisons que notre avion n’est toujours pas affiché. Petit moment de panique général, mais, un gentil policier nous apprend qu’il existe un autre terminal et que notre avion doit sûrement partir de là-bas. Nous sautons dans un bus et rejoignons l’autre terminal où nous enregistrons nos affaires et attendons patiemment l’embarquement. Notre temps de vol est assez court, environ 1h. Mais cela était sans compter sur les turbulences et les nombreux enfants s’égosillant, transformant cette petite heure en une durée interminable. Nous atterrissons enfin à Santa Marta et posons nos bagages à notre auberge pour passer une bonne nuit.
CENT QUARANTE QUATRIEME JOUR – 08/04/2018.
Aujourd’hui, le programme de la journée est assez simple : visite de la ville et PLAGE. En effet, après un mois au Canada à avoir eu bien froid et une semaine sous la pluie depuis notre arrivée en Colombie, nous avons hâte de profiter de la chaleur et du soleil. Pendant la matinée, nous nous baladons dans les ruelles du centre de Santa Marta et longeons le port. Le tour de la ville se faisant assez rapidement, nous rentrons enfiler nos maillots de bains et sautons dans un taxi direction la plage d’El Rodadero. Nous nous mélangeons aux familles colombiennes venues se prélasser en ce dimanche après-midi bien ensoleillé et nous baignons dans les eaux des caraïbes (pas si transparentes à cet endroit à cause de la pollution assez omniprésente). La chaleur étant un peu étouffante, nous allons prendre un verre en bord de mer et jouons aux cartes. Nous rentrons ensuite nous changer pour aller admirer le coucher de soleil sur la baie. Nous trouvons un petit rooftop très sympathique et nous commandons des cocktails afin de célébrer cette chouette journée. Nous allons ensuite diner dans un petit restaurant du centre-ville et rentrons nous coucher de bonne heure.
CENT QUARANTE CINQUIEME JOUR – 09/04/2018.
En cette belle journée, nous partons pour le Parc Naturel de Tayrona, l’un des joyaux de la Colombie. Situé entre Santa Marta et Ríohacha, sur la côte Caraïbe, le Parc National Naturel de Tayrona est l'un des parcs les plus visités de Colombie. Ce lieu, offrant un paysage de jungle tropicale, abrite une grande variété d'espèces animales et végétales et possède les plus belles plages du pays. Nous préparons de petits sacs et laissons-le reste de nos affaires à l’auberge car le maître mot pour les quelques jours que nous allons passer là-bas sera randonnée. Le parc étant à environ 1h de bus de Santa Marta, nous traversons la ville avec nos sacs à dos afin de trouver le bon terminal. Un peu perdues, nous suivons des touristes et montons dans le même bus qu’eux sans trop de convictions. Bonne pioche ! Nous voilà parties pour deux jours dans le parc paradisiaque. A l’entrée du parc, nous devons choisir notre type de couchage : hamac ou tente. Les grandes aventurières que nous sommes choisissent l’option hamac. Néanmoins, à notre arrivée sur le camping, nous changeons rapidement d’avis et prenons l’option tente vue plage (souvenir de la Nouvelle-Zélande), promettant des levers et couchers de soleil grandioses. La journée étant déjà bien avancée, nous faisons une petite randonnée afin d’atteindre la plage la plus proche. Nous nous prélassons sur le sable et nous baignons dans l’eau cristalline. Nous sommes au PARADIS. Afin de ne pas manquer le coucher de soleil, nous rentrons de bonne heure. Nous ne sommes pas déçues et passons un moment inoubliable face au soleil couchant. Nous rentrons ensuite dans notre tente afin de nous reposer avant la grande journée de randonnée du lendemain.
CENT QUARANTE SIXIEME JOUR – 10/04/2018.
Ce matin, réveil très matinal (5h30). La chaleur étant quelque peu étouffante, nous préférons commencer notre randonnée aux aurores, afin d’un peu moins souffrir. Nous partons en direction de Cabo San Juan, la plage la plus belle et la plus connue du parc. Pour y accéder, nous traversons la jungle et longeons diverses plages paradisiaques. Après 2h de marche, nous faisons une petite pause afin de reprendre des forces. Un jus de fruit plus tard et nous voilà reparties ! Nous arrivons enfin à Cabo San Juan et nous ne sommes pas déçues du spectacle. Le sable fin, les palmiers, l’eau transparente, tout est absolument MERVEILLEUX. Nous installons nos serviettes pour ce qui promet d’être une session de chill d’anthologie. Après quelques heures, nous réalisons que nous avons encore tout le chemin du retour à faire et nous décidons donc de repartir. Plus déterminées que jamais à faire durer ce calvaire le moins longtemps possible (il fait 33°C, ressenti 38°C), nous rentrons d’une traite jusqu’à notre camping. Un peu lessivées par cette journée et un peu abruties par la chaleur, nous buvons quelques bières en jouant aux cartes. Nous fêtons l’élimination du Barça de la Champions League, rigolons un bon coup et allons-nous coucher de très bonne heure (19h30).
CENT QUARANTE SEPTIEME JOUR – 11/04/2018.
Aujourd’hui, nous sommes tristes car nous quittons Tayrona… Reprenant notre stratégie de la veille par rapport au temps, nous sommes prêtes à partir dès 6h du matin, pensant que les premières navettes commençaient à ce moment-là. Mauvaise surprise, elles n’arrivent pas avant 8h… Ce sera donc encore de la marche ; nous sommes ravies. Au bout d’une heure, nous arrivons à l’entrée du parc et montons dans le premier bus direction Santa Marta. Nous récupérons nos affaires à notre auberge, prenons une douche et un petit-déjeuner et allons au terminal de bus car ce soir nous devons être à Carthagène. Nous passons la journée dans le bus et posons nos affaires dans notre nouvelle auberge à notre arrivée. Nous décidons d’aller diner dans un petit restaurant argentin conseillé par notre hôte. Au menu, une bonne viande rouge et du poulet. Nous rentrons profiter d’une bonne nuit dans un bon lit (avec de la clim !!!).
CENT QUARANTE HUITIEME JOUR – 12/04/2018.
Cette journée est assez spéciale pour Alice Boinet. En effet, depuis plusieurs années, avec son papa, ils parrainent une petite fille colombienne et Alice part enfin la rencontrer ce matin. Nous nous levons donc toutes de bonne heure afin de petit-déjeuner ensemble puis les personnes de l’association de parrainage viennent récupérer Alice. Elle part donc à la rencontre de la famille colombienne dans le quartier défavorisé de Carthagène grâce à l'association Plan International. Après un passage à leur bureau et un cours sur la sécurité de la ville et du quartier où vit cette famille, un homme et une femme, employés de l'association l'emmènent en direction de la maison de Vanessa, 5 ans. Vanessa vit avec ses 3 grands frères, leurs femmes et leurs enfants, ainsi que sa grande soeur, à peine plus âgée qu'elle, son petit frère et ses parents dans une petite maison au bord d'un chemin terreux. L'accueil fut incroyable : de la mangue, du soda, du gâteau etc. Un vrai festin avait été préparé à son attention. Après de multiples discussions avec la famille sur leur manière de vivre et de s'en sortir, Alice est allée visiter l'école de la petite fille, gérée par la fondation. Elle enseigne à 320 élèves âgés entre 3 et 5 ans, issus de milieux très difficiles. La fondation tente de leur inculquer des valeurs culturelles et d'égalité hommes-femmes, la société colombienne étant une société encore très patriarcale et machiste. Après l'école, Alice et les membres de l'association retournent à la maison de Vanessa où ils lui donnent un poème, la parole de Dieu, des dessins et autres.
Laurène et Alice Bonassi restent quant à elles à l’auberge pour travailler et avancer sur le blog, les albums photos et les vidéos. Quelques heures plus tard, leur estomac criant famine, elles décident de partir à la recherche d’un supermarché dans le quartier aux alentours de l’auberge. Google Maps n’étant pas très au point dans ce pays, elles s’aventurent dans des quartiers assez dangereux et ne trouvent pas le magasin recherché. Pas très rassurées, elles continuent de chercher, et, d’un coup, un monsieur vient leur tenir compagnie, inquiet de les voir marcher seules dans la rue. C’est un professeur de collège et assistant du prêtre de l’église du coin. Il se transforme en guide et les emmène chercher ce dont elles ont besoin (la chasse à l’avocat est presque une chasse au trésor). En rentrant, les filles retrouvent Alice Boinet et nous déjeunons toutes ensembles avant de partir visiter le centre historique de Carthagène. Nous nous baladons dans les ruelles bordées de marchands ambulants et maisons colorées et admirons l’architecture des bâtiments et des églises. Nous succombons au plaisir d’une glace et rentrons à l’auberge afin de nous reposer et nous changer car nous avons décidé de retourner dans le quartier historique le soir, l’ambiance étant particulièrement sympathique. Nous allons prendre un verre donnant sur une petite place remplies de toutes sortes de gens et rentrons tranquillement nous coucher.
On vous aime. Vous nous manquez.
Alice, Alice & Laurène.